Aujourd’hui, nous partons du principe que seul ce qui fait sens est recyclé. Demain, nous partirons du principe que seul ce qui est recyclé fait sens.
Nous dilapidons les ressources des générations futures, c’est une réalité scientifique. Avec le recyclage, nous essayons d’empêcher une pénurie dans le futur. Quand nous recyclons aujourd’hui un matériau, il s’agit au fond de payer les véritables frais de notre consommation. Pour que les générations futures n’en fassent pas les frais.
On entend souvent que le recyclage coûte cher. Du coup, l’utilité du recyclage est mise en doute. Cette affirmation repose sur une erreur de jugement. La question n’est pas de savoir si les frais réels sont payés ou non. Au fond, il s’agit de nous demander si nous payons les frais aujourd’hui ou si nous les léguons à nos petits-enfants.
Ce qui montre bien la nécessité d’un changement radical de mentalité. Il paraît étrange que les grands débats qui agitent le marché du recyclage suisse tournent autour du bien-fondé du recyclage. On laisse ainsi supposer que la normalité consisterait à ne pas recycler telle ou telle chose. Nous incitons à changer d’attitude. Agissons plutôt pour que tout soit recyclé. Ce qui nous amène à la question du pourquoi ne pas recycler quelque chose. C’est le seul moyen de faire un pas décisif en direction d’une économie circulaire, nous en sommes convaincus.
S’améliorer au lieu de se reposer sur ses acquis La conséquence de cette nouvelle mentalité consiste à ne pas nous reposer sur le fait que la moitié de nos déchets urbains sont recyclés, mais à nous demander comment boucler les cycles de matières de l’autre moitié. À savoir, tant par une extension des systèmes de recyclage que par un concept de recyclage appliqué dès le développement des produits.
Aborder autrement l’aspect financier La nouvelle mentalité ne doit en aucun cas évacuer la question des coûts du recyclage. Au contraire: elle permet d’avoir un débat constructif sur les moyens d’élaborer un système de recyclage plus économique pour l’avenir. Il existe d’énormes potentiels inexploités sur le marché du recyclage, en termes de synergies et d’effets d’échelle.
Ne perdons plus de temps à nous demander si nous devons recycler, posons-nous plutôt la question du comment recycler.
Simone Alabor